L’aviron au féminin
Le mouvement olympique le clame haut et fort : le sport se doit d’être égalitaire, et œuvre pour que le même nombre d’épreuves soient proposées aux femmes qu’aux hommes. L’aviron fait partie de cette évolution, et s’y prête bien : un sport non traumatisant, il développe les qualités physiques en respectant les corps. Que ce soit pour se remettre en forme, s’entretenir, ou pratiquer le haut niveau, les femmes et les jeunes filles l’ont bien compris et sont aujourd’hui à quasi parité avec les hommes.
Historiquement, cela n’était pas le cas. Ce n’est qu’en 1976 que les femmes ont pris part à leurs premiers Jeux Olympiques en aviron, alors que l’on trouve trace de compétitions féminines dès 1870.
Née le 5 mai 1884 à Nantes et décédée le 19 mai 1957 à Paris, Alice Milliat est la première dirigeante du sport féminin mondial. Sportive, elle pratique l’aviron à haut niveau et s’est également essayée à la natation et au hockey sur gazon.
Alice Milliat fonde en 1921 la Fédération sportive féminine internationale.
La route est longue : encore aujourd’hui, la majorité des dirigeants et des entraîneurs sont des hommes, même si l’on commence à sentir une évolution franche sur ce sujet. A savoir que la SNO est l’un des rares clubs français à être dirigé par une femme, Christelle Grais. Notre club organise d’ailleurs tous les ans au printemps la manifestation “L’aviron au féminin”, l’occasion de démontrer que l’aviron est vraiment un sport pour toutes, des plus jeunes à partir de 11 et jusqu’aux plus âgées à plus de 70 ans.
Certes, des différences physiques, physiologiques et psychologiques existent bien entendu entre hommes et femmes. Mais l’évolution de l’offre sportive mise en place par la Fédération en permettant depuis quelques années l’intégration de femmes dans les équipages masculins, et surtout des compétitions en équipages mixtes à 50 % hommes et 50 % femmes, contribue à gommer le sentiment de supériorité physique des hommes par rapport aux femmes, et à faire prendre conscience que force et puissance ne sont pas les seuls ingrédients nécessaires pour faire bien avancer son bateau.
Notre sport demande, entre autres, esprit d’équipe, sens du rythme et de la glisse : des qualités présentes aussi bien chez les hommes que chez les femmes. N’hésitez plus à vous inscrire !
La confiance en soi
On rencontre rarement des rameurs doutant d’eux, au contraire des rameuses. Pourquoi ? Cela dépasse évidemment le cadre de cet article de comprendre ces rouages qui fonctionnent bien au delà du sport, mais on constate très souvent que les femmes sont bien plus performantes en aviron qu’elles ne l’imaginent. Il faut leur démontrer leur progression pour qu’elles consentent à accepter l’idée que c’est leur travail, leur assiduité qui les a fait tant avancer (elles ne sont pas là par hasard). Plutôt perfectionnistes, les rameuses se remettent facilement en cause (trop ?), ce qui les pousse à s’améliorer, mais aussi à ignorer leurs qualités.
Réciproquement l’idée du “don naturel” est très profondément ancrée chez les garçons, et c’est lorsqu’ils ont accepté finalement que leur “don” n’était rien sans travail qu’ils commencent à évoluer. En première approche, ils ont tendance à se contenter de leurs réussites et ne se remettent en cause que devant la nécessité.
Pour garçons et filles, la construction de la confiance en soi est une clé de la réussite (de la performance en compétition, ou tout simplement d’une bonne sortie entre copains en yolette). Le chemin pour construire cette confiance en soi n’est pas linéaire, et chacun ne suit pas la même route pour y parvenir. Un terme de l’équation se retrouve pourtant à tous les niveaux : le groupe.
Le groupe
Le groupe est une composante essentielle de la motivation, en accentuant le plaisir de ramer. On vient pour s’intégrer dans un groupe, on y reste parce que ce groupe fonctionne ! La mixité et même la parité font que le club d’aviron n’est plus seulement un lieu de mise en lumière de performances, mais aussi un lieu chaleureux d’échanges, de moments de convivialité et de solidarités. Les goûters d’anniversaire, les pique niques, les randonnées partagées rythment désormais nos calendriers.
Sur l’eau, nous essayons le plus souvent possible de proposer des bateaux longs pour favoriser le travail de groupe, même si la pratique du skiff reste incontournable pour progresser.