Comprendre l’Entraînement B1 en Aviron
En aviron (comme dans à peu près tous les sports) on a “classifié” les différents types d’entraînements avec des petits noms B1, B2…B6 (et C1,C2..C5 en musculation). Aujourd’hui on parle du B1, qui représente largement la majorité des entraînements sur l’eau ou à l’ergo.
L’aviron est un sport d’endurance
Les muscles peuvent produire une action mécanique selon 2 schémas distincts (en simplifiant) : avec apport d’oxygène ou sans.
Sans oxygène, les muscles sont capables de gros efforts, mais pas longtemps. Avec oxygène les muscles sont moins “puissants” mais sont capables de tenir très longtemps. A petite puissance ils peuvent tenir des heures.
L’aviron utilise les deux modes (en fait il y a 3 filières énergétiques), mais très majoritairement la filière aérobique, c’est à dire avec oxygène. Cet oxygène est utilisé dans une réaction chimique pour produire de l’énergie en continu, pendant l’effort.
Le problème est qu’il faut beaucoup d’oxygène et qu’il faut le transporter jusqu’aux muscles de façon massive, et le transporteur, c’est le sang.
Comment envoyer de grandes quantités de sang aux muscles ?
En fait il n’y a pas de solution magique : soit le cœur arrive à battre plus vite (mais il y a une limite), soit à chaque battement il envoie plus de sang. On va jouer sur les deux tableaux et cela correspond à différents types d’entraînement. Les entraînements à haute intensité sont épuisants physiquement et on ne peut pas les enchaîner. En revanche les entraînements à basse intensité peuvent être cumulés sans problème, l’énergie étant produite en temps réel en fonction des besoins.
L’entraînement à basse intensité en aviron c’est le B1 (et en grande partie le B2 aussi). Grosso modo, les muscles travaillent à 50% de leur puissance maximum (la définition est en fait un peu plus complexe, mais c’est une approximation satisfaisante).
Le ventricule gauche
Pour envoyer du sang il faut une pompe, et c’est le ventricule gauche du cœur qui est chargé de fournir le sang oxygéné aux muscles. Un adulte sédentaire envoie environ 70 ml de sang à chaque battement. Un rameur très entraîné peut propulser 200 ml, presque 3 fois plus ! Cela signifie que notre sédentaire arrive péniblement à fournir 15 litres par minute là où notre rameur peut en proposer 40.
C’est avec l’entraînement que le cœur grossit, se muscle, et arrive donc à baisser sa fréquence pour un effort donné. La fréquence cardiaque d’un rameur au repos descend souvent sous les 50 battements par minute. Il a donc une grosse marge de sécurité pour monter dans les tours lorsque c’est nécessaire.
La régulation du rythme cardiaque
Comme une voiture qu’on veut accélérer ou freiner, le cœur a besoin d’un système de “commande”. Le corps fournit un effort, les muscles demandent de l’aide, il leur faut plus d’oxygène : le système nerveux sympathique (c’est son nom) va transmettre l’ordre au cœur (faut se secouer mon vieux, on a besoin de toi en urgence). OK le cœur monte en régime, il passe de 50 à 120 ou 150 ou 180 en fonction des besoins et de ce qu’il est capable de faire.
La course est finie (ou l’entraînement), on n’a plus besoin de tout ce sang en grosse quantité, il faut envoyer l’ordre inverse au cœur. On se calme ! C’est le système nerveux parasympathique qui se charge de transmettre le message. L’entraînement de type B1 (ou fondamental) renforce ce système nerveux parasympathique, ce qui permet de mieux gérer le stress cardiaque.
L’utilisation de l’oxygène
Le sang transporte de grandes quantités d’oxygène (et de glycogène par la même occasion), encore faut-il que les muscles soient capables de l’utiliser ! Il va falloir “apprendre” aux muscles à gérer l’afflux de toute cette nourriture ! Et devinez quoi ? On a une technique de fou pour y arriver, on va demander au corps de créer plein de petits capillaires (minuscules vaisseaux sanguins) au cœur de chaque muscle. L’entraînement le plus efficace pour engendrer cette fabrication de capillaires c’est (roulement de tambour)… l’endurance fondamentale, le B1 (et le B2 qui n’est que la même chose à une intensité légèrement supérieure).
Le sang sera mieux utilisé par les muscles et donc le cœur sera moins sollicité pour un effort donné.
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