L'ADN de l'avironTechnique et sécurité

Améliorer sa technique

Pourquoi chercher à améliorer sa technique ?

L’aviron, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ? Eh bien si, l’aviron c’est comme le vélo, ça s’oublie, comme tout savoir humain d’ailleurs.

Pour maintenir un niveau correct il faut sans cesse refaire ses gammes, redire à chaque muscle ce qu’il doit faire.

Quand on ne sait pas faire d’aviron, on apprend – quand on sait faire de l’aviron, on apprend. La persévérance et l’humilité, toujours.

Avec du travail, on sent peu à peu que le geste devient plus précis, que la pelle ne dérape plus sur l’eau en gaspillant les forces. Le bateau fait corps avec soi pendant quelques coups d’aviron, jusqu’à ce qu’on se relâche un peu trop, ou qu’on se crispe, ou qu’une vague vienne perturber la glisse. Alors il faut reprendre, se reprendre, porter le regard au loin, se redresser, revoir ses repères sur l’avant, son gainage, le relâchement des épaules et pendant quelques coups on n’est plus vraiment sûr, on ne comprend plus pourquoi le bateau refuse de glisser comme tout à l’heure. Il faut l’écouter, sentir ce bout de bois (ou de fibre) qui ne demanderait qu’à dériver bêtement comme un tronc tombé de la rive. Peu à peu le reprendre en douceur, sans jamais le brusquer, lui imposer une pression longue et puissante sur la barre de pieds, et enfin ressentir à nouveau qu’il accepte le jeu, qu’il reprend de la vitesse facilement : il est bien à plat, l’eau “glougloute” pendant 10 coups tout parait si simple, et puis non, encore cette précipitation sur l’avant, le bateau qui tombe instantanément de 2 km/h. Allez, on reprend !

Les “mots” de la technique

“Calme le replacement, les jambes au fond du bateau, les mains à la même hauteur, le gainage, renvoie les mains, reste accroché à tes pelles, décontracte tes doigts”… Mais qu’est ce que ça veut dire tout ça ? Oh bien sûr on comprend tous les mots, mais qu’est ce ça veut vraiment dire ? On croit comprendre parfois. Pendant des années, on garde les mains à la même hauteur, puis un jour on comprend ! On s’aperçoit que quand on arrive sur l’avant on plonge la main droite vers le fond, en tournant même les épaules pour accentuer le geste : les mains ne sont alors plus du tout à la même hauteur ! Alors c’était ça ? Les mains à la même hauteur ce n’était pas seulement au moment du croisement ? Il aura fallu 10 ans pour comprendre ça, et il y a tout le reste !

Vous me direz que je ne suis pas doué. OK d’accord, peut-être. Mais honnêtement, toutes ces remarques, vous les comprenez toutes intimement dans votre corps de rameur ?

Regardez autour de vous, les autres rameurs. Celui-ci se jette sur sa barre de pieds le dos arrondi, celle-là pousse sur les jambes, faisant reculer sa coulisse alors que les pelles n’ont pas encore bougé d’un millimètre, et ceux-là qui ne rament pas du tout ensemble, ah tient en voilà un qui prend le temps, qui prépare calmement ses pelles, qui les pose d’un mouvement vif et précis puis déploie un geste long et tenu, comme cela semble facile. Et vous ?

Sans complaisance mais avec bienveillance

Il faut accepter : on ne sera jamais parfait. Plus on progresse, plus l’œil s’aiguise, plus les défauts deviennent insupportables. Il n’y a que les débutants à leur troisième séance qui peuvent croire que “ça y est, ils savent ramer”. Donc on ne saura jamais, mais on essaye toujours (persévérance, humilité).

Pour autant, après des mois de travail, on fait une sortie avec untel, et l’accord se fait. Pas besoin de parler, ou si peu, chaque poussée du (de la) partenaire, on la ressent comme sienne, on l’accompagne comme d’évidence. Finalement alors, on n’est pas si mauvais ?

Ne jamais s’endormir, toujours se poser la question : “que pourrais-je améliorer ?”, et regarder, écouter, écouter surtout : ressentir.

Pour cela il faut sans cesse changer de point de vue. Tantôt observateur analysant les autres, bons ou moins bons. Tantôt acteur en skiff (incontournable), parfois en double, souvent en bateau long parce que c’est souvent là qu’on vit les meilleures expériences (de temps en temps les pires aussi). Prendre la nage, assurer la direction, suivre d’autres rameurs et d’autres rythmes. Parfois on est l’élément faible d’un bateau, ce n’est pas grave, on apprend en donnant son maximum. Il arrive qu’on soit plus expérimenté que les autres : c’est bien, on redonne ce qu’on a reçu, on partage, et sans doute celui qui devant vous enchaîne les fausses pelles sera demain un partenaire recherché. Et puis expliquer permet de comprendre : ces fameux mots si obscurs “reste gainé”, là en les formulant, brusquement ils prennent un sens.

Les capsules techniques

Pour travailler le regard, les capsules de la FFA